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EXPOSITION PASSÉE

YOUR PARENTS ARE SOO OLD

                        

Solo Show - Georgina Maxim

 

Du 8 au 11 novembre 2019
Le Carreau du Temple , rue Eugène Spuller– 75003 Paris

 

 

Pour sa première participation à la foire  AKAA du 8 au 11 novembre 2019 à Paris, 31 project présente un solo show de Georgina Maxim.
 

Your parents are soo old est une exposition présentant plusieurs nouvelles pièces textiles de la plasticienne zimbabwéenne Georgina Maxim. A partir de vêtements de seconde main que l’artiste démantèle en des centaines de bandelettes, elle recoud et invente des pièces textiles abstraites, des surfaces mouvantes, déchirées, recomposées, créant ainsi une cartographie très personnelle.
Ces vêtements portent l’histoire de leurs anciens propriétaires, une mémoire muette et une absence contre laquelle l’artiste tente de remédier point par point. Georgina Maxim rassemble les morceaux épars, coud, brode et dessine les cicatrices pour lutter contre l’oubli. Chaque couleur et élément ainsi assemblés réactivent ces histoires cumulées en de nouvelles narrations.

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Texte par Clémence Houdart

Novembre 2019, Paris

La préservation et la restauration de la mémoire sont au cœur du travail de Georgina Maxim. Au travers du tissage et de la broderie elle assemble des centaines de morceaux de textile épars issus de blouses, de robes et de vêtements essentiellement féminins et de seconde main. Ses œuvres se nourrissent des histoires évoquées par ces vêtements comme des témoignages en creux de ceux qui les ont portés. Georgina Maxim travaille la fragmentation et l’éclatement de son médium pour en recoudre ensuite les lambeaux point par point, démultipliant ainsi les récits et inventant de nouvelles narrations.

 

Your parents are soo old, paroles réminiscentes de l’enfance de l’artiste, servent de point de départ à cette série d’œuvres récentes de Georgina Maxim. Elle y dessine, dans le mouvement des générations qui se succèdent de disparitions en naissances, une narration familiale singulière autour de la  filiation et ses racines.  

« A chaque fois que ma Mbuya et mon Sekuru venaient, c’était toujours pour la journée des parents ou des remises de prix. Ces jours-là la classe bruissait de chuchotements et de rires étouffés car mes parents semblaient tellement vieux. »

 

Shabby Agnes,  au centre de cette exposition, est une grande pièce textile tout en épaisseur, couleurs, dentelles et fils de laine.  Surface mouvante et déchirée, chargée du poids des histoires qu’elle rapporte, c’est un hommage à la mère disparue. Plusieurs robes la constituent, suivant le processus de création de l’artiste utilisant l’éclatement de la matière puis sa recomposition. L’œuvre est en filigrane une critique sociale de certaines traditions et rites rattachés à la culture zimbabwéenne - comme l’usage qui veut que suite à un décès l’ensemble des affaires du défunt soit dispersé immédiatement sur la place publique.

 

Hands in the cookies jar, Mhingo / when you come back carry me II, Letters I wasn’t supposed to read, sont autant de titres évocateurs qui déploient leurs récits en écho entre chacune des œuvres. Ils nous renvoient à l’histoire personnelle de l’artiste mais résonnent chez tous comme ces anecdotes familières ou ces phrases déjà entendues au détour d’une conversation.

Une familiarité souvent teintée d’humour avec lequel joue Georgina Maxim qui insère dans ses pièces des détails brodés incongrus, offrant par là même une respiration et un léger décalage à son discours.

 

L’utilisation du textile offre ce rapport immédiat et très organique à l’œuvre. Georgina Maxim nous parle de ces corps qui ont habité ces vêtements, de leur absence. Elle tente dans un acte quasi performatif, par la répétition des points, l’aiguille et le fil et le geste mécanique, de pallier à ce vide. Georgina Maxim répare et révèle les cicatrices. Elle coud à fleur de peau. Ses œuvres sont comme un livre ouvert, un journal de bord qui retranscrit tout à la fois ces histoires passées et le récit d’un quotidien - celui de l’artiste.

 

Chacune des étoffes colorées et fils patiemment assemblés dessinent une nouvelle cartographie et proposent des territoires aux reliefs accidentés, dans une profusion formelle abstraite et un travail de tissage qui semble ne pas avoir de fin.

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Georgina Maxim est née au Zimbabwe en 1980. Elle vit et travaille à Harare.


Artiste textile, Georgina Maxim partage son travail entre sa pratique artistique et sa pratique curatoriale. Elle a cofondé en 2012, Village Uhnu, un collectif et un espace artistique à Harare mêlant ateliers, expositions, workshops et programme de résidences.
Après des études à l’université de Chinhoyi, elle a enseigné les arts plastiques plusieurs années à l’école Prince Edward tout en dirigeant la Galerie Delta, galerie historique pour l’art contemporain à Harare.


Georgina Maxim a dans le même temps développé son travail artistique en se tournant vers le textile et en utilisant les techniques de la broderie, de la couture et du tissage pour déstructurer, découper et recomposer des vêtements de seconde main. Elle crée ainsi des oeuvres singulières qui échappent aux définitions: l’artiste décrit elle-même son travail comme un acte de mémoire, une transcription de l’instant, des moments vécus et des histoires qu’évoquent ces textiles usagés.


En 2018, Georgina Maxim a été nominée pour le Henrike Grohs Award (Goethe Institute, Abidjan). Son travail a été exposé au Zimbabwe et à l’international ( gallery Delta depuis 2009, Mojo Gallery en 2016, et la National Gallery of Zimbabwe en 2014) .

En 2019, Georgina Maxim passe un master à l’université de Bayreuth afin d’approfondir sa pratique curatoriale et effectue une résidence de création de plusieurs mois au Goethe Institute de Salvador de Bahia. La même année, elle présente également une installation pour le pavillon Zimbabwéen de la 58ème biennale de Venise. Elle expose cette année au Musée Bargoin (Clermont-Ferrand) et présentera son travail au FRAC Nouvelle-Aquitaine en 2021. 

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